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Exode massif sur tous les continents : ce sont nos frères de classe que le capitalisme assassine (5/9/2015)

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Les médias, à la solde de la bourgeoisie, nous assaillent hypocritement de messages, de photos et de vœux pieux sur la crise des réfugiés en Europe. Ils ne peuvent taire les milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, prolétaires miséreux, qui fuient les guerres et qui traversent, dans les pires conditions, l’Europe du sud. Ils ne peuvent taire la mort d’Aylan avec son frère et sa mère, ce petit garçon de 3 ans, son corps sans vie étendue sur une plage turque, parce qu’il voulait vivre tranquillement, avec sa famille, loin de la misère et de la guerre que le capitalisme lui impose. Ils oublient très facilement les réfugiés ailleurs dans le monde par exemple les palestiniens et les haïtiens. Ces millions de réfugiés fuient la misère causée par l’accroissement de la crise du capitalisme (Mexique et Amérique centrale) et surtout ils fuient les guerres causées dans le monde par les grandes puissances capitalistes : Libye, Syrie, Somalie, Érythrée, Tchad, Mali, Nigeria, Irak, Afghanistan, Yémen et autres. Ces grandes puissances comme l’Allemagne de Merkel se servent des migrants pour se montrer plus accueillantes. En réalité, l’Allemagne, comme les autres puissances impérialistes, a, malgré tout, un certain besoin de main d’œuvre pour être plus compétitive dans sa rivalité avec les autres grandes puissances. À la rigueur, Merkel (et ses confrères) serait prête à accepter le père mais pas Aylan et sa famille. Ils ont en fait la preuve avec la mort de ce petit de 3 ans et de la plupart des siens.
Ils se servent aussi de cette misère de millions d’êtres humains pour tenter de redorer le blason des démocraties bourgeoises, alors que ces dernières sont les principales responsables de toutes ces morts (et non pas seulement les « passeurs »), tout en érigeant de plus de plus de murs (USA-Mexique, Hongrie–Serbie, Palestine-Israël, Espagne-Maroc à Ceuta) et de camps d’internements (France, Hongrie, USA, Grèce, Italie). Le retour de ces réfugiés dans leur pays d’origine est impossible d’autant que les guerres vont s’y poursuivre. Pour Obama, et les « grands » démocrates, pour le premier ministre canadien Harper, par exemple, la solution à cet exode massif passe par plus de bombardements en Irak et Syrie. Il n’y a pas de solution dans le cadre du capitalisme à cet exode de millions d’êtres humains. Le capitalisme en crise et en décadence ne peut intégrer, dans son système d’exploitation mondial, qu’un nombre plus grand de salariés prêts à accepter les pires conditions. Ce capitalisme et surtout ses « démocraties » veulent des prolétaires particulièrement soumis à leur crise. La crise économique du capitalisme et les guerres impérialistes ne peuvent que s’aggraver encore plus vers une guerre mondiale (si on les laisse faire) qui entraînera, entre autres un nombre incalculable de réfugiés. Nous n’en sommes qu’au début de cet affrontement politique et idéologique où la classe capitaliste, adaptant son offensive et ses mystifications aux situations nationales, cherche à détourner la colère croissante contre la misère, la répression et les guerres qui occasionnent la fuite de millions d’êtres humains, c’est-à-dire contre le capitalisme, en mettant de l’avant la défense de la démocratie et de la protection des valeurs nationales des différentes bourgeoisies.

Ce n’est pas derrière la bourgeoisie et son État qu’on sauvera les populations prolétariennes fuyant la misère et la guerre

Les prolétaires de tous les pays ne doivent pas se laisser impressionner, ni entraîner, par les campagnes humanitaires, soit-disant en solidarité avec les migrants, et encore moins participer aux manifestations de rue mises en place par les partis de gauche et gauchistes. Cela ne résoudra en rien les situations des migrants et ne fera que renforcer la misère et les guerres, causes de ces exodes massifs, en renforçant la puissance “ interne ” des États bourgeois. Pire même, cela ne fera que favoriser encore plus et accélérer les exodes massifs et multiplier les drames. Certes, les images et les témoignages de personnes apportant de l’eau, de la nourriture, assistance et soutien moral aux pauvres réfugiés, expriment des sentiments immédiats de solidarité et soulagent certainement quelques-uns des malheureux qui parcourent les routes et les chemins. Et tant mieux pour les rares qui reçoivent ces expressions de fraternité et d’aide matérielle. Mais non seulement ces réactions individuelles sont largement insignifiantes vu l’ampleur de la catastrophe, mais surtout elles sont bien souvent détournées et utilisées par les médias au service de la campagne soit-disant humanitaire que les principaux États, c’est-à-dire principalement les principaux États démocratiques, Allemagne en tête, ont décidé de lancer.

Seule la lutte ouvrière internationale peut apporter à la fois espoir et réponse immédiate

Le prolétariat mondial qui regarde le petit cadavre d’Aylan doit apporter sa réponse à tout cela. À terme, elle ne peut qu’être la destruction du capitalisme et l’avénement du communisme (qui est la solution prolétarienne, marxiste et l’opposé du stalinisme).
Dans l’immédiat, il n’est pas impuissant non plus. D’abord et en premier lieu, il doit développer ses luttes, dans les usines, les quartiers ouvriers, dans la rue, contre la misère généralisée et les guerres que tous les prolétaires subissent. Ce n’est que sur ce terrain, parce qu’il constitue le seul terrain où il puisse imposer un rapport de force contraignant les bourgeoisies nationales à limiter, voire reculer momentanément, leurs attaques économiques contre l’ensemble de la classe ouvrière, y compris les nouveaux arrivants. La classe ouvrière en lutte peut et doit élargir et unifier ses revendications et son combat à l’ensemble des prolétaires, actifs et chômeurs, “ nationaux ” et immigrés, légaux ou sans papiers, sédentaires ou migrants, réfugiés, exilés...
La mort du petit Aylan est la mort d’un des leurs, d’un de leur fils. Les milliers de noyés ou de tués lors des passages de frontières, les 70 asphyxiés dans un camion en Autriche de la semaine dernière, sont le prix macabre et affreux que le prolétariat international paie, une nouvelle fois, dans sa chair, pour la survie du capitalisme.
En prenant ses responsabilités historiques de cette manière, le prolétariat, non seulement diminuera sa misère dans les grandes puissances capitalistes, mais de plus empêchera définitivement de nouveaux Aylan. Il marchera ainsi jusqu’à sa solution définitive.
Une seule solidarité avec les migrants : la lutte ouvrière internationale contre le capital ! Tous ensemble ! Quelle que soit la nationalité, l’origine, le statut légal, illégal, exilés, réfugiés, emplois stables, précaires, chômeurs, sans papier, hommes, femmes...
Une seule solution contre cette société barbare : la transformation communiste de la société qui nécessitera l’abolition consciente par la classe ouvrière des rapports sociaux capitalistes, c’est-à-dire le travail salarié, la production de marchandises en vue du profit et les frontières nationales. Cela exigera la création d’une communauté mondiale dont toute l’activité est orientée vers la pleine satisfaction des besoins humains.

Groupe International de la Gauche Communiste, le 5 septembre 2015

PS. Nous attirons l’attention de nos lecteurs sur la prise de position que la Tendance Communiste Internationaliste a publié en mai dernier suite aux naufrages de réfugiés en mer Méditerranée Tragédies en mer ou la barbarie du profit ?.

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