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Une nouvelle (ultime ?) crise interne dans le CCI ! (28 avril 2014)
Appel au Camp prolétarien et aux militants du CCI
Mise au point du GIGC sur le Communiqué du CCI à ses lecteurs (9 mai 2014)
Notre groupe prend acte du silence et de l’absence de démenti du CCI sur la réalité d’une crise organisationnelle grave au sein de celui-ci et sur la nouvelle mise en cause au sein même du CCI des comportements de la "militante" Avril-Louise-Morgane". Le GIGC ne répondra pas au tombereau d’insultes que le CCI verse actuellement sur notre groupe (comme il l’a fait hier sur la FICCI). Nous avons autre chose à faire. Nous laissons aux lecteurs, sympathisants et militants de la Gauche communiste (y compris du CCI lui-même), le soin de juger de la qualité des "arguments" avancés qui n’ont rien de politique (rappelant à son niveau les années les plus sombres du stalinisme). Nous les renvoyons à notre site et à notre revue Révolution ou Guerre pour connaître la réalité de nos positions et de nos orientations politiques.
Une nouvelle (ultime ?) crise interne dans le CCI !
Appel au Camp prolétarien et aux militants du CCI
Le CCI vit à nouveau - selon des documents internes récents - une nouvelle crise interne (ouverte [1]) "plus grave" que celle de 2001, au point qu’ ’au SI Élargi (14/9/2013), nous sommes arrivés à nous poser la question est-ce que le CCI peut disparaître ? (extrait d’un bulletin interne). Aussitôt, selon une mécanique rodée et mise en place lors de la précédente crise de 2001, Commission d’enquête spéciale, Jury d’honneur, Conférence Extraordinaire, réunions élargies et exceptionnelles, confrontations entre militants, séances d’auto-critiques, ont été appelés à la rescousse !
Les énergies militantes gaspillées en introspections psychologiques et auto-critiques couvrent des dizaines de pages de bulletins alors même que les sections de cette organisation diminuent la fréquence de leurs publications - lorsqu’elles ne l’arrêtent pas tout simplement - ou encore décident de ne plus tenir de réunions publiques et d’assurer l’intervention dans la rue et les luttes.
S’il ne s’agissait pas d’une entreprise délibérée de destruction d’une organisation devenue une véritable secte et qui s’attaque sur tous les plans à la Gauche communiste, s’il n’y avait pas nécessité d’essayer d’aider les quelques militants encore sincères et qui vont se perdre définitivement dans le désastre et à qui il faut tendre la main, qu’il faut essayer d’aider à se sortir du terrible piège qu’on leur tend encore une fois, nous ne serions pas intervenus publiquement sur cette affaire non encore révélée par l’organisation en crise. Mais là, il y a urgence !
Toujours et encore le même combat entre la bourgeoisie et le prolétariat
A l’origine et facteur premier de cette nouvelle crise destructrice, on trouve encore une fois des questionnements sur des comportements (plus que douteux, comment ne pas voir l’intervention de la bourgeoisie ?) de la militante Avril-Louise, aujourd’hui Morgane, et de ses proches. Selon le principal critique, avant qu’il ne se dédie et capitule devant la commission d’enquête, "il faut en effet savoir que ces problèmes [tous ces comportements destructeurs de Morgane] ne sont pas spécifiques à la période immédiate mais sont présents, sous la forme qu’on leur connaît actuellement, au moins depuis la fin du combat contre le dernier clan. On peut même dire qu’ils se manifestaient déjà auparavant, sous une forme assez voisine" [2].
La réponse de l’intéressée et de ses partisans ? Un nouvel acte d’accusation contre un nouveau clan : "le CCI est entré en crise depuis 2009 avec le début de l’attaque pogromiste contre la camarade Morgane". Donc depuis la précédente crise de 2001, Avril-Louise-Morgane aurait soit continué ses comportements provocateurs et destructeurs selon les uns, soit aurait subi encore une fois la haine du nouveau clan - toujours combattu avec succès selon les bilans de congrès et autres Conférences, et toujours réincarnés ! - selon les autres.
Les critiques actuelles sur le comportement de Morgane sont beaucoup moins graves que celles que, en particulier, la Fraction interne du CCI avait portées d’abord dans le CCI, puis publiquement [3] : "Les accusations portées contre Morgane se résument à 2 questions : la camarade n’a pas un comportement conforme à l’éthique prolétarienne ; la camarade ne respecte pas les statuts du CCI depuis de longues années." (rapport intermédiaire du Jury d’honneur)
Du coup, la réaction de Morgane et de ses proches a été "classique" - un copier-coller de l’expérience de 2001, relatée dans l’Historique du SI du CCI (1996-2001) (1e partie)| (2e partie) de la FICCI : convocation d’un Jury d’honneur, interne au CCI et totalement contrôlé par ses proches qui s’est précipité pour "blanchir" Morgane, commission d’enquête, convocation devant celle-ci des nouveaux accusés contraints de reconnaître leur torts claniques, mise en accusation de l’ancien Secrétariat International, du Bureau International, les deux s’étant laissés entraînés encore une fois par le clan, et même de la Commission de Contrôle et de Régulation des Conflits (sic !) créée à partir de la crise de 2001 afin de veiller précisémment à ce qu’aucune renaissance clanique puisse se produire ! Et insistance comminatoire pour que les témoignages des militants et des sections - trop peu nombreux à leur goût - soit pour défendre Morgane , soit pour l’auto-critique en avouant et dénonçant les propos ’anti-Morgane’ émis ou entendus ou, pire encore, les hésitations à la défendre. Du coup avalanche d’insultes, "d’indignation révolutionnaire", chacun "lavant plus blanc que blanc", tous ceux qui s’expriment rivalisant de rigueur, de fermeté et d’indignation au nom de la morale (à dégueuler !)
"Le corps prolétarien du CCI - fer de lance et avant-garde de la Gauche Communiste - s’est vu menacé de son intérieur par une croûte parasitaire qui périodiquement a sécrété des monstres claniques possédés par une haine et une rage destructrice vraiment sidérants" clame un partisan dévoué de la Dame Morgane.
Mais, les destructeurs, ce sont les accusateurs eux-mêmes. Voici comment le principal critique des comportements de Morgane et donc principal accusé, a dû capituler face à la délégation menée par Karim-Peter, le mari de la Dame : "Le BI plénier d’octobre 2013 a mandaté une équipe de 4 camarades [dont Karim-Peter, le mari] pour discuter avec FK afin de mieux comprendre la mentalité éthique derrière la campagne pogromiste contre Morgane dans laquelle il a joué le rôle pivot (...). FK reconnaît sa responsabilité pour son rôle clé dans la chasse au sorcière de la camarade Morgane et sa complète immoralité, (...) et il a admis qu’il y avait juste un problème ’FK’ et non un problème ’Morgane’. Il est d’accord qu’il y a une continuité entre la campagne pogromiste et l’idéologie des deux précédentes éditions du clan-pavillon [les crises de 1995 et 2001]" (Rapport de la délégation avec FK, traduit par nos soins de l’anglais).
Mais, pour que tout un chacun puisse relever la volonté manifeste de détruire des militants, continuons à citer la suite de ce rapport. Car la reconnaissance de la faute, en fait la capitulation politique, ne suffit pas à la délégation, à vrai dire à Karim-Peter-FM, il faut que le camarade s’agenouille, s’humilie complètement et passe pour le dernier des salauds aux yeux de toute l’organisation en le présentant comme se défaussant sur, et donc accusant d’autres militants ; il ne faut plus qu’il puisse jouir d’une quelconque autorité ou réputation politique dans l’organisation :
"Bien que le camarade admette son erreur, il le fait si brièvement et en général. Mais quand poussé à essayer d’expliquer les raisons de la faute et son histoire depuis plusieurs décennies (sic !), le camarade a tendu à contester un grand nombre de détails (...) qui, à la fin, ont eu l’effet d’atténuer ou d’excuser la faute et d’essayer de la faire partager par d’autres [à vomir, non ?]. En même temps, le camarade semble émotionnellement détaché [il sait ce qu’il l’attend, il a été au première loge en 2001] des événements. Il y avait donc peu d’expression de révulsions ou de remords pour la faute qu’il a commise. C’était comme si on discutait une erreur théorique secondaire plutôt que le combat contre l’invasion des formes les plus insidieuses de la ’moralité’ bourgeoise dans l’organisation" (idem). Et des pages et des pages de cet acabit !À dégueuler, nous vous le disions.
Pour nous, il est clair qu’il y a une volonté et une entreprise consciente de destruction des militants du CCI, de leur conviction communiste et de leur engagement communiste, qui a été initiée - c’est vrai - depuis une bonne vingtaine d’années maintenant. Certainement passe-t-elle, à l’occasion de cette crise, une dernière étape.
Pour l’heure, il y a plus urgent. La faction liquidatrice du CCI va exploiter cette nouvelle crise à la fois pour détruire les derniers restes d’acquis et de conviction militante de ses membres ou encore écoeurer les quelques jeunes qui n’ont pas déjà déserté - bien qu’intégrés sur les bases politiques opportunistes et déjà nauséabondes imposées après la crise de 2001. Pire, elle va continuer à travestir et trahir les positions de la Gauche communiste - ne se présente-t-elle pas déjà en interne comme la "Gauche" de toujours ? En ligne directe avec Marx, Rosa Luxemburg [4], et avec le militant MC de la Gauche italienne en France de 1938 à 1945, de la GCF des années 1950, fondateur du CCI contre "toutes les minorités de droite [claniques] et la grande majorité centriste hésitante du CCI" ? (Il faut lire l’hagiographie incroyable d’Avril-Louise-Morgane, une légende, à hurler de rire, qui est faite dans un rapport - à quand une statue ? [5]). En externe, elle va continuer son travail de sabotage du processus de regroupement, de débats et de confrontations des positions politiques, visant tout particulièrement à entraver toute polarisation autour de la seule véritable organisation internationale qui reste, la TCI [6] - qu’elle avait appelé à détruire - et à salir aux yeux du plus grand nombre possible la réputation de la Gauche Communiste.
Si, en dehors d’une situation historique de guerre ou bien de révolution, il est difficile pour une organisation de passer complètement dans le camp bourgeois, on peut dire (et encore plus à la lecture des innombrables textes internes qui donnent envie de vomir) que le CCI est en train de mourir ; ou pour le moins de se transformer en un monstre destructeur.
Adresse aux camarades du CCI
Adresse aux camarades du CCI encore et sincèrement désireux de s’inscrire dans le combat pour le communisme et qui sont révulsés par ce qui se passe, ou bien encore n’y comprennent rien : ne vous laissez pas embarquer dans le silence ou les auto-critiques psychologisantes, rejetez le terrain du clanisme comme explication des crises organisationnelles ! Combattez sur le terrain politique contre cette politique qui, outre les délires sur la morale, l’indignation révolutionnaire, la haine des clans, etc., a mené à la remise en cause des positions d’origine du CCI et du marxisme. La discipline que l’on essaie de vous imposer n’est pas la discipline communiste. Elle en est même sa négation et elle vous tue. Il faut rejeter ces procès indignes qui ne cherchent qu’à détruire vos convictions militantes et à vous faire désespérer de l’organisation communiste.
Nous pouvons vous aider. Notre groupe est prêt à discuter avec vous, à correspondre avec vous, à vous rencontrer, pour que vous puissiez mener le combat interne. Mais ce combat, vu la situation et le climat interne du CCI, vu les attaques, les pressions, les chantages, les menaces que vous subirez alors, les manifestations d’hostilité de camarades que vous considériez hier encore comme des amis, etc., vous ne pourrez le mener que si vous vous appuyez sur l’ensemble du camp prolétarien et sur les acquis de toute la Gauche communiste. Il faut essayer de mener un combat interne mais en vous appuyant sur l’ensemble de la Gauche et, si possible, former une minorité organisée, c’est-à-dire une fraction interne - il suffit qu’elle se forme sur la plate-forme d’origine du CCI et sur les Statuts d’origine.
Voilà comment notre groupe, à peine constitué, concluait notre prise de position sur le 20ème congrès du CCI :
"Finalement, nous appelons les militants du CCI à tenter de redresser leur organisation qui est toujours plus gangrenée par l’opportunisme. Le CCI est en fait en déliquescence. Il faut lutter contre la démoralisation. Nous sommes actuellement dans une période de montée de la lutte de classe. Le prolétariat a besoin de ses organisations politiques plus que jamais afin de s’orienter vers la révolution prolétarienne. Un affaiblissement du CCI reste toujours un affaiblissement du camp prolétarien dans son ensemble. Et un affaiblissement du camp prolétarien implique nécessairement un affaiblissement du prolétariat dans la lutte de classe." (Révolution ou Guerre #1, Le 20ème congrès du Courant Communiste International)
Adresse à tout le camp prolétarien
Adresse à tout le camp prolétarien, en premier lieu à la TCI et aux groupes communistes, mais aussi à tous les sympathisants de la Gauche et de ses organisations : il ne faut pas laisser les membres sincères du CCI qui sont déroutés, effarés, au bord de la démission et du désespoir, et surtout emprisonnés dans une discipline qui n’a rien de prolétarien et tout des méthodes bourgeoises totalitaires. Il faut leur tendre la main, leur exprimer qu’ils peuvent trouver aide et appui dans leur démarche militante, en les invitant à prendre contact, à discuter et débattre avec nous, que la Gauche communiste n’est pas le CCI.
Devant la énième crise interne de celui-ci, réagissons de concert afin de sortir la Gauche communiste de l’éparpillement et de la dispersion ! A l’heure où la situation historique de notre classe devient de plus en plus dramatique et où sa responsabilité historique est de plus en plus urgente face à la crise du capital et sa course à la guerre généralisée, les organisations de la Gauche communiste, c’est-à-dire les expressions les plus avancées de la conscience de classe, c’est-à-dire l’avant-garde politique du prolétariat, sont indispensables. Qu’on le veuille ou non, malgré nos divergences politiques réelles, et devant l’histoire et le prolétariat, nous constituons tous ensemble cette avant-garde appelée à assumer la direction politique du prolétariat dans les drames historiques de classe qui viennent. Qu’on le veuille ou non, cette crise du CCI et ses conséquences vont porter encore un coup au crédit de la Gauche communiste et un coup à toutes ses organisations, et participer d’affaiblir les convictions politiques et les engagements communistes des militants et des sympathisants. Qu’on le veuille ou non, et tant que nous serons sur le même côté de la barricade de classe, nous devrons apprendre à faire avec nos différences, essayer de les poser et de les discuter, voire si possible de les surmonter ; mais encore faut-il que nous nous reconnaissions comme appartenant à un même camp.
Dans cette énième crise du CCI, mais qui est sans doute celle où il va se scléroser à jamais, deux forces historiques antagoniques qui dépassent largement le sort de cette organisation sont en train de s’affronter : l’une vise à saboter et annihiler tout processus d’unité et de regroupement de l’avant-garde politique communiste ; l’autre essaie de combattre la première et d’imposer la dynamique inverse. Quelle tendance va l’emporter sur l’autre, quelle dynamique va s’imposer sur l’autre dans la Gauche communiste ? Fondamentalement, c’est un combat à mort, au niveau des minorités communistes, entre la bourgeoisie et le prolétariat. Voilà l’enjeu et il concerne tout le monde !
28 avril 2014, le GIGC.
PS. Les documents internes du CCI sur ce "procès" sont à la disposition des organisations et groupes de la Gauche Communiste qui nous les demanderaient.
Notes:
[1] Car, en fait, ils en arrivent même jusqu’è proclamer que la crise dure depuis 30 ans - c’est-è-dire depuis la mort de MC, le militant des années 20-30 principal fondateur du CCI et l’ouverture de campagnes ’pogromistes’ contre une soit-disant ’Gauche’ formée des seuls disciples-héritiers de MC, è savoir Avril-Louise-Morgane et son mari, FM-Peter-Karim, et la domination de l’esprit clanique contre MC et contre la Gauche. A la lecture de ces dizaines de pages inventant une histoire è la gloire de nos deux illustres dirigeants, surtout Louise-Morgane dont le sort est similaire è celui de Rosa Luxemburg elle-même victime du pogromisme, on ne sait s’il faut rire ou pleurer.
[2] Extraits : "on était 4 camarades avec Morgane, elle n’a pas parlé beaucoup mais après n’a fait que des critiques du SI, aller voir un camarade pour critiquer ; et essayer de faire passer ses critiques par ces camarades... la camarade a un comportement qui peut être dévastateur et très violent (...) des mots très durs, d’une violence que je n’avais jamais rencontrée auparavant... (...) elle tient des propos très durs, voire inacceptables, sur des camarades ou leurs proches (...) dénigre la femme de X."
[3] Voir l’Historique du Secrétariat international du CCI (1996-2001) (1e partie) | (2e partie)
[4] La faction Morgane-Karim-Baruch aime moins Lénine.
[5] Nous ne doutons pas, si les conditions le permettent un jour, que beaucoup lui demanderont des comptes et qu’elle devra s’expliquer tant les questions sur son comportement sont nombreuses.
[6] Comme l’attestent les bilans internes - et le dernier rapport (non discuté par ailleurs !) sur le Milieu Politique Prolétarien - faits à partir des échanges de correspondance récentes entre ces deux organisations ; et reçus à raison avec circonspection et prudence par la TCI.